jeudi 17 mars 2011

De l'étroitesse d'esprit.



Dans un contexte social de la semaine passée, parce que parfois j'arrête de faire l'oursonne des cavernes et que je me force à voir des gens , j'ai été heurtée à un drôle de personnage.
Le genre de personne qui me fait, au premier abord, être interloquée, puis qui m'amuse, et enfin qui m'énerve prodigieusement.
J'appelle ça un "casé". Non pas parce qu'il était follement séduisant et qu'il était pris. Non (ni l'un ni l'autre!), mais parce qu'il s'était lui même enfermé dans une case, et qu'il s'y complaisait bizarrement.
Je vous explique un peu, parce que j'avoue être un peu floue dans mon discours pour le moment.
Ce monsieur X, appelons le ainsi, (je doute qu'il passe un jour sur ce blog, et auquel cas, tant pis !), nous expliquait à une amie chère et à moi, alors que nous devisions gaiement, aidées par un mojito et un cuba libre, de cinéma, qu'il n'aimait que les films "naturalistes", et tournés dans un format particulier de pellicule.
Ah? Ah! Mais euh? Fut ma réaction interne à l'énoncé de cet amour si restreint. (Oui, même dans les tréfonds de notre esprit, parfois les mots nous manquent...)
Je ne comprends pas.
Monsieur X, nous expliquait par exemple, qu'il avait lu (il est prof de français, quand on m'en avait parlé mon âme littéraire s'était exaltée à l'idée de discourir joyeusement avec lui...) Tolkien. Mais qu'il avait détesté l'adaptation par Peter Jackson, parce qu'il n'aimait pas les effets spéciaux qui n'étaient pas réalisés de manière traditionnelle et que ce n'était pas le bon format de pellicule qui avait été utilisé. Et là, s'en était trop pour moi. (en plus je suis fan de Tolkien ET de Peter Jackson)
Je n'ai rien contre les aficionados d'un certain genre de cinéma, que ce soit horreur ou films d'art ou d'essai, tant qu'ils restent ouverts ! Quel drôle de jugement à l'emporte pièce de ne pas aimer un film parce qu'il n'est pas conforme à nos critères restrictifs et figés.
Quand j'ai rencontré mon fiancé, je n'aimais pas vraiment les films d'horreur. J'étais même plutôt fermée à ce genre que je trouvais (sans en avoir vu aucun, stupide chose que j'étais) trop violent. Maintenant, il m'arrive de me délecter d'un film de zombies, pour passer ensuite à une comédie romantique, puis à un drame, et j'en passe... Parce que j'essaie de ne pas avoir de préjugés.
Et c'est valable pour tous les domaines de la vie. Pourquoi se restreindre?
Chaque rencontre peut nous enrichir et nous faire évoluer vers autre chose. Échanger, s'ouvrir, découvrir, dépasser ses limites, se surprendre soi même, voilà qui fait de la vie quelque chose d'intéressant. Alors bien sûr qu'il faut accepter les préférences des autres, j'avais d'ailleurs il y a peu une discussion avec une amie là dessus, à qui son père disait d'arrêter de lire toujours le même style de roman, (la fantasy typée médiévale) et nous étions d'accord sur le fait que si elle en avait envie, c'était tant mieux pour elle, et qu'elle pourrait essayer autre chose plus tard. Mais voilà, elle n'est pas fermée. Et c'est là toute la nuance. On peut ne pas aimer quelque chose, mais encore faut-il avoir essayé auparavant, pour ne pas juger sans connaître. On peut préférer Almodovar à Guillermo del Toro, mais on est pas obligé de cracher sur l'un si on préfère l'autre, et on peut même aimer les deux.
Passer d'Orgueils et Préjugés à Zombie Land, puis par une adaptation d'Agatha Christie, regarder un Hitchcock, pleurer devant un Ghibli, rire devant une comédie...
Ne pas se restreindre, ne pas s'enchaîner soi même, ne pas se fixer de limite dans la découverte intellectuelle. Ça devrait presque être une règle de vie ! Parfois je me morigène quand j'ai tendance à énoncer un jugement tout fait sur quelque chose, et j'essaye de juger en connaissance de cause, de ne pas aimer oui, mais en ayant vu/lu/écouté avant de rendre la sentence finale.
Don't judge a book by his cover.
Certes, écrire tout ça c'est peut être un peu enfoncer des portes ouvertes et jouer les Don Quichotte... Mais bon, on ne se refait pas ! Je suis une éternelle idéaliste.


(si vous avez lu mon pavé, sachez que je vous voue désormais un respect sans borne! Promis, le prochain article sera à peu près exempt d'élucubrations.)

10 commentaires:

  1. Ah oui, c'est pénible les gens étroits d'esprits...

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  2. J'aime bien tes élucubrations et je suis tout à fait d'accord. Cet homme doit manquer tellement de belles choses parce que ça ne correspond pas à ses critères, le pauvre !

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  3. Je viens de lire ce billet avec plaisir et je suis complètement d'accord avec toi, c'est ce que je pense et que j'essaie d'appliquer le plus possible. Dernier exemple en date, les livres des éditions Points en format horizontal : hé bien mon réflexe a été de me dire "baaah" ^^' mais juste après je me suis dit "hé, essaie avant de dire que ce n'est pas bien"! ;p

    Bref comme pour toi la curiosité et la découverte intellectuelles sont des règles de vie et c'est pourquoi, comme tu le dis si bien par exemple pour le visuel j'adore, pêle-mêle, Hitchcock, Mallick, Ghibli, les adaptations de la BBC, "Friends", "La leçon de piano" et "Glee" ^

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  4. Irrégulière: Oh que oui !

    Aymeline : Oui dommage pour lui ! Et merci d'aimer mes élucubrations :p

    Sabbio: J'en suis ravie. Comme je suis ravie des réactions positives à ce billet que j'ai failli ne pas publier :) J'ai crains un moment de paraître acariâtre et peu indulgente

    (en passant Glee, j'aime aussi :p)

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  5. D'abord, je suis heureuse d'avoir droit à ton respect sans borne, ça peut toujours servir!! Lol!
    Ensuite, ça me fait penser à mon coup de gueule sur les gens qui critiquent Jane Austen, la plupart sans l'avoir jamais lu!! On en revient toujours au même, les gens étroits d'esprit c'est fatiguant!! Et pourtant, Dieu sait qu'il y en a!!

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  6. Alice : Oh oui, malheureusement, il y en a des masses ! (et des fois dans mes périodes belliqueuses, j'ai envie d'en prendre un pour taper sur l'autre)

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  7. Ha ha, je comprends, j'ai moi aussi parfois ces mêmes envies. Quant à "Glee", ma dose de bonne humeur dès que je peux... ^^

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  8. J'ai lu ton pavé et j'en profite pour poster, je crois, mon premier commentaire sur ton blog que je découvre depuis peu...
    Je plussoie complètement ton bel article !
    Je constate souvent être victime de mes propres préjugés, tout en étant ouverte d'esprit, et j'essaie de les briser autant que je peux.
    En plus, je trouve qu'il n'y a rien de plus gai que de trouver une énième chose à aimer, surtout lorsque c'est inattendu ! :)

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  9. Ah, je suis entièrement d'accord avec vous. Il n'y a rien de pire que l'étroitesse d'esprit. Etant étudiante en ce domaine sublime que sont les lettres classiques, je me heurte très souvent à des individus qui critiquent à peu près tout ce qui ne date pas de -400 avant J.C et qui occupent la plupart de leurs journée à démontrer soigneusement ô combien notre société est monstrueuse. Ces insupportables individus me tapent clairement sur le système mais j'ai renoncé à leur proposer une petite dose de tolérance. Je considère ces cas là définitivement perdus.

    Quel dommage que tous ces préjugés sur les films, les livres, les gens, transforment certaines personnes en "casés" sur pattes, pour reprendre votre expression.

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  10. Morgouille : Bienvenue alors :) Et je suis d'accord une jolie découverte est une chose très joyeuse !

    Dogra magra : C'est dommage effectivement, le plus dur étant de ne pas jouer les don quichotte et de laisser les gens être ce qu'ils sont. Ce qui est parfois très dur !

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