Lettres...

A l'heure où les cartons s'entassent un peu partout dans un appartement qui paraît vidé de son âme, me voilà encore en train de lire. Mais cette fois c'est un genre de lecture qui appartient au passé. Des bribes de souvenirs, comme s'il en pleuvait. Qui rappellent, une fois de plus, l'importance des lettres. A l'heure où l'on peut entendre une voix venue de l'autre côté des océans, où des mots tapés sur un clavier arrivent en quelques secondes dans une boite virtuelle, les lettres ont ce petit côté suranné qui n'a pas de prix.

Alors, en m'asseyant et en ouvrant un tiroir, je suis plongée quelques années en arrière. Et j'ai lu.
Des mots fous, échangés entre amies à l'imagination débordante, pendant des cours parfois intéressants, mais souvent ennuyeux. Des cartes d'anniversaire, messages d'amour, d'affection, et des mots qui, des années après, ne perdent pas de leur importance.
Des cartes postales, qui envoient du sable, du monument et du château en condensé. Des évasions pour jour de grisaille. Parfois avec des mots maladroits, souvent avec plusieurs écritures, plusieurs visions des vacances, parfois drôles, souvent touchantes.
Des lettres d'amour, froissées d'avoir été trop lues. Sagement rangées, qu'on relit avec la nostalgie d'un amour naissant. En soupirant, et en se réjouissant.
Des lettres de fantômes du passé, qu'on a perdu de vue, et que l'on regrette. Des lettres d'amis chers, qu'on aura toujours, on l'espère, dans un coin de notre vie.

Et aujourd'hui, j'ai juste envie de dire, faites une pause, et  que ce soit une feuille d'écolier ou un joli papier à lettres, écrivez. A n'importe qui.

Parce que rien ne remplacera une boite aux lettres qui d'un coup, semble dire, je pense à toi.