samedi 2 avril 2011
Apologie de la passivité de Karin Bernfeld.
Je viens de finir de relire ce roman, et je ne pouvais pas ne pas en parler ici. Déjà, parce qu'il s'agit d'un des tous premiers livres que m'a offert celui que j'aime, alors que nous n'étions encore que des amis, et que rien que pour ça, il occupe une place importante dans mon coeur.
Mais, outre la charge sentimentale, il s'agit là d'un livre qui a fait résonner quelque chose en moi. Vous savez, ce genre d'ouvrage que vous ouvrez et qui semble ne parler qu'à vous, qui semble avoir été écrit pour vous. Je ne saurais pas en dire grand chose, parce qu'il fait appel à presque quelque chose d'indicible, mais je vais tout de même essayer de vous en parler.
Apologie de la passivité est un roman à deux voix. Celle de Stella, agée de seize ans, à la fois férocement mature sur son regard sur la vie et perdue. Stella se débat. Comme un combat avec la vie, avec elle même, un combat contre l'incompréhension qui l'habite entièrement. Stella est asthmatique, boulimique, révoltée, intelligente, et surtout déphasée. Et puis il y a Galaad. Paumé, bizarrement inapte à s'impliquer vraiment dans quoique ce soit. Deux âmes perdues qui se rencontrent. Plus qu'un véritable amour, c'est l'union de deux personnes qui tentent de ne pas se noyer ensemble. Stella est malade, et Galaad a des allures de chevalier servant. De protecteur, de sauveur. On ne sait vraiment s'il l'aime parce qu'il lui semble avoir trouvé un Graal ou juste pour elle même. Aime t-il pour avoir l'impression d'exister, ou juste par vrai amour?
Je me reconnais à la fois dans l'un et dans l'autre. Dans leurs interrogations sur la vie, sur la société, et dans cette impression de ne pas être en phase avec le reste du monde. Dans leur amertume parfois. Dans leur envie d'aimer surtout.
Ce n'est pas un roman joyeux. Et pourtant, il aborde des problèmes, des questions bien actuelles. L'anorexie, la boulimie, le refus de soi même, la sexualité, tant de choses qu'on connaît sans vraiment les connaître. L'écriture de Karin Bernfeld est à la fois complexe et simple, comme ces personnages, à tel point que je dois me sermonner pour me dire que ce ne sont que des personnages de fiction.
Deux extraits:
"Aujourd'hui mon corps divorce: la frontière qu'est ma peau devient urticaire, et c'est comme si une sensibilité débordait soudain malgré moi en une multitude de réactions inattendues et incontrôlées. Je deviens adulte."
"L'asthme de Stella a une signification. Elle me l'a révélée sans s'en rendre compte. C'est une essoufflée de la vie."
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Oh c'est mignon l'histoire de ce livre !
RépondreSupprimerD'habitude je ne lis pas trop ce genre d'ouvrages mais je ferais peut-être une exception :)
Aymeline : Je te le conseille, c'est vraiment un livre très prenant !
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