lundi 18 juillet 2011

Rendez vous avec un mot : colère

Cette semaine, j'aurais pu continuer à vous présenter mes personnages, et le monde dont je vous parle depuis quelques temps, mais une balade en voiture,  quelque part dans le Morvan, m'a inspiré ce petit texte.

Pour la semaine prochaine, nous travaillerons sur le mot hypocrite. Pas si facile que ça d'ailleurs !

Place au texte de cette semaine :


En regardant la terre se craqueler, les ruisseaux se raréfier, et constatant que le soleil brillait de suffisance dans un ciel sans nuages, la nature sortit de ses gonds. Elle darda son regard sur l’herbe brulée, les feuilles jaunies, et les fruits bien trop en avance dans leur maturité. De quel droit cet arrogant se permettait-il de déjouer l’ordre établi ? La lune elle, l’avait toujours respectée ! Mais ce bellâtre aux boucles dorées, n’en faisait qu’à sa tête. Et ça, elle ne pouvait pas le supporter. Tonnant, grondant, hurlant sa rage, mère nature se laissa aller. Alors que ses yeux bleus se voilèrent de gris, des éclairs zébrèrent le ciel devenu soudain noir d’encre, le déchirant par moment de blanc, de violet et de rose. Les oiseaux, du plus grand des aigles au plus petit des moineaux se turent, et bientôt il n’y eut plus que le grondement du tonnerre qui emplit la campagne. Comme un long cri, il retentit pendant des heures, se matérialisant par la foudre à plusieurs reprises. Peu à peu, la pluie se mit à tomber, d’abord par gouttes fines, puis par trombes d’eau. Bientôt les ruisseaux se mirent à chantonner, charriant des pierres et de fines branches, et mère nature sentit le calme l’emplir à nouveau. Le doux murmure des petits cours d’eau avait sur elle un effet salvateur. Alors, elle permit au vent de souffler, et le soleil, penaud, luit doucement, tentant de se faire oublier pendant quelques temps.

N'hésitez pas à participer par votre blog, ou dans les commentaires ! J'ajouterais les liens au fur et à mesure !

Vous pouvez aller lire la participation d'Aymeline (fidèle de chez fidèle !), d'Asphodèle qui commence à être une habituée, et de Jul, qui participe pour la première fois.
Et participation de 32 Octobre dans les commentaires :)

5 commentaires:

  1. Coucou Eiluned ! Cette semaine j'ai participé et voici mon lien : http://leparfumdeslivres.blogspot.com/2011/07/rendez-vous-avec-un-mot-i.html
    Je viendrai lire tous les textes ce soir au calme, bisous et bonne journée !

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  2. Aurais-tu de l'orage toi aussi ?? ;) Le Morvan n'est pas loin de chez moi et...le temps depuis quelques mois est vraiment déréglé !! Ton texte est vraiment bien trouvé très bien écrit,émouvant (pauvre terre) j'aime !! :D (je t'avais mis mon lien et celui de Jul dans les commentaires de ton dernier billet mais peut-être ne les as-tu pas lus ? Orages ? Internet en berne ?) Bon pour la semaine prochaine, on va essayer de mieux s'organiser !!^^

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  3. Dame Nature visitée et revisitée...
    quelle colère !

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  4. mon texte sur la colère
    bonne lecture

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    Alan

    Hubert ne comprenait plus rien. Il sentait la colère monter en lui. Une colère noire, pendant laquelle il risquait de voir rouge.
    Tout cela à cause d’un de ses amis, son meilleur ami, Alan.
    Ils se connaissaient depuis l’école maternelle. Ils avaient à peine quatre ans et en avaient presque cinquante maintenant.

    Leurs vies avaient pris des directions différentes : Hubert était devenu animateur et Alan écrivain. Ils étaient restés très proches. Ils se retrouvaient régulièrement surtout pendant les mois d’été.

    Comme depuis déjà vingt ans, il l’attendait comme convenu, le dernier dimanche de juin sur la place du village. C’était leur règle d’or : ce rendez-vous pour reprendre contact avant d‘aller déjeuner. Ne pas arriver sans crier gare chez Alan. Ne pas risquer de tomber au mauvais moment. Il respectait cette règle depuis, il ne savait plus exactement, depuis le jour où, arrivé à l’improviste, il avait surpris Alan avec une femme qui n’était pas sa femme, la sienne non plus. Il avait contenu sa colère et était parti en claquant la porte. Il cessa de venir pendant cinq ans. Ils se réconcilièrent et reprirent leurs habitudes.

    Mais ce dimanche-là ne fut pas un dimanche comme les autres.

    Hubert est arrivé en avance comme à son habitude. Il s’est assis en face de l’horloge de la mairie. Il a attendu. Il a vu les quarts d’heure défilés. 1, 3, 5… il commençait à s’impatienter. Alan ne décrochait pas son téléphone. Toujours ce foutu répondeur et ce message : « Alan, je suis absent. Laissez votre message, je vous rappellerais dès que possible. » Il essayait de garder son calme mais la moutarde commençait à lui monter au nez. Il avait fait 200 kilomètres pour venir le retrouver. Et personne au rendez-vous.

    Il se dirigea vers le restaurant « Chez Agathe ». Il espérait en savoir plus.

    Il interrogea le serveur. Pendant ces derniers mois, Alan se faisait de plus en plus rare. Personne ne l’avait vu dans le village qu’il habitait depuis le 1er mai. Presque deux mois. Même pas le dimanche, alors qu’il venait habituellement manger une sole meunière seul, en galante compagnie ou avec des amis, et cela depuis déjà plus de cinq ans. Un fidèle client. Un vrai rituel. Il réservait le mercredi, pour toujours avoir la même table et indiquer le nombre de convives. Mais là aucune réservation faite par ses soins depuis sa dernière venue en avril.

    Hubert avait noté tout cela. Il s’interrogeait sur ce changement soudain d’habitudes. Il n’en trouvait aucune raison.

    Le serveur se rappelait qu’il prenait toujours du céleri rave en entrée. Alan avait des habitudes et en dérogeait très peu. Il était un peu fort en gueule, surtout à partir du troisième verre de rosé. Si un bouquet de lys n’ornait pas la table, il ne manquait pas de le rappeler au moment du paiement de la note.

    Son absence commençait à inquiéter Hubert et le serveur. Pas dans ses habitudes.

    Hubert se décida et passa outre leurs conventions. Il monta à sa demeure en grommelant.

    Il le trouva absorbé dans un livre écrit en grec ancien parlant de fleurs : un trésor qu’il avait déniché au dernier marché aux puces qu’il avait fait. Il était plongé dans l’histoire de Narcisse.

    Hubert alors laissa éclater sa colère.

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  5. Quelles histoires pleines de colères, bravo à vous deux :)

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