mercredi 10 août 2011

La tête en friche de Marie Sabine Roger.


Quand j’ai commencé la lecture de la tête en friche, je n’étais franchement pas convaincue. Le héros Germain, est brut de décoffrage, et l’écriture va avec. Remarquez, il aurait été bizarre de parler de manière très soutenue de ce presque analphabète qui après la rencontre d’une grand-mère sur un banc public, va se mettre à aimer lire. 

Mais voilà, au début, ça ne passait pas trop. Mais ça se lisait bien, donc j’ai continué. Et bien m’en a pris, parce qu’au final, sans que je m’en rende compte, je me suis retrouvée embarquée dans l’aventure, et de plus en plus séduite et émue. J’avais parfois les larmes aux yeux, non pas que ce soit triste, mais parce que c’était tout simplement beau.

La tête en friche, c’est donc l’histoire de Germain, un homme de quarante-cinq ans, qui vit de missions d’intérim, qui donne des noms à tous les pigeons du square, et que ses copains du café considèrent un peu comme l’idiot du village. Gentil, mais pas fut fut le Germain. Oui mais voilà, un jour, sur son banc, il trouve Margueritte. Margueritte lit. Camus, Romain Gary, Sepulvada, le dictionnaire… Et elle trouve que Germain est quelqu’un de bien, qu’il a du potentiel. Alors elle l’embarque sur le bateau de la lecture, et une grande histoire d’amitié naît.

Pourtant, ça aurait pu paraître bizarre non, cette histoire entre deux générations différentes, entre la culture et l’ignorance, mais non, finalement, ils s’enrichissent mutuellement, se complètent, apprennent à se connaître. Peut-être me direz-vous que c’est un peu niais, mais je ne crois pas, je pense que la lecture peut avoir ce pouvoir là.
Au final, c’est une lecture qui a encore plus renforcé mon envie de partage, et de découverte. Qui m’a fait encore me dire que oui, lire était vraiment l’un des plaisir de ma vie, et que je n’étais pas prête de m’arrêter.

Quelques extraits qui valent le coup et qui vous montreront le style décapant de l’auteur, et de Germain :
« Je sais pas si c’est d’être veuf ou d’avoir chopé la cirrhose mais, depuis quelques temps, Landremont c’est le genre à te changer le paradis en dépotoir, rien qu’avec deux ou trois phrases. Il te sape pas le moral, il te le dioxine. »
« L’affection, ça grandit sous cape, ça prend racine malgré soi et puis ça envahit pire que du chiendent. Ensuite c’est trop tard : le cœur, on ne peut pas le passer au Roundup pour lui désherber la tendresse. »

4 commentaires:

  1. J'ai vu le film cette semaine sur Canal et j'ai bien envie de lire le roman !

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  2. Un beau billet... qui me donne envie de me jeter sur ce livre qui m'attend sagement dans ma PAL... J'ai acheté le DVD à ma maman pour la fète des mères, dès que je l'aurais lu je lui emprunterais
    Bonne journée

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  3. Pour l'instant, j'ai simplement vu le film. Au début je n'accrochais pas tellement mais finalement je l'ai trouvé plutôt intéressant ! Je pense que je lirai le livre d'ici peu !

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  4. Eiluned, je t'ai taguée. Je te laisse aller voir chez moi de quoi il en résulte. Tu le feras à ton retour. Bisous

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