lundi 15 août 2011

Rendez vous avec un mot : mélancolie



Il est bien court mon texte de cette semaine... Pas vraiment le temps en rentrant à peine de Paris.
J'ai été un peu dissipée, mais j'ai tiré tout de même un petit texte avec la même héroïne que la semaine dernière... Ce n'est pas grand chose.
 32 Octobre a participé ici (Merci d'être si fidèle :) ), Asphodèle aussi : .


La semaine prochaine, le mot sera herboristerie. (et l'inspiration sera de retour, j'espère !)


Un dernier tour, se raisonna-t-elle en fermant sa besace de cuir vieilli par le temps, et puis, il faudra partir. Elle avait dix-neuf ans aujourd’hui, et se sentait résolument prête. Une seule chose à faire. Et puis… La mort ? Sans doute. Que lui restait-il ? Rien. Pas même les corps de ses défunts. Pas d’endroit où se recueillir, juste une ville fantôme, et un potager. Elle avait survécu, vaille que vaille, aux portes de la folie, sans jamais succomber.
Finalement, à quelques jours de l’achèvement de ce qui lui avait pris des années, qui avait mûri, grandi, qu’elle avait peaufiné comme une orfèvre, elle se sentait hésitante. Peut-être pouvait-elle rester là, dans les murs qu’elle connaissait par cœur, dans ce silence de chaque instant, à peine entrecoupé du souffle du vent qui parfois venait lui dire un bonjour hésitant. Pouvait-elle abandonner toutes ces maisons ? Qui passerait le balai, qui donnerait un peu de vie à la beauté de ces lieux ? Ils allaient devenir plus sauvages encore qu’ils ne l’étaient.
Elle s’assit un instant auprès du comptoir derrière lequel sa mère se tenait autrefois. Elle la revoyait encore, pétillante et pétulante, toujours un sourire, un mot gentil pour les clients. Allait-elle laisser derrière elle le fantôme des êtres qui lui avaient été chers ?
Une mélancolie sourde l’habitait, et rapidement, sans plus attendre, elle se mit en route. Un peu plus, et elle resterait. Abandonnerait toute idée de vengeance. Elle eut la vision d’un visage souriant, et la haine lui tordit l’estomac.
Non, vraiment, elle devait le tuer. Au moins lui. Parce qu’il était la cause de sa survie.
Ensuite, elle pourrait rejoindre ses morts. Comme elle aurait dû le faire dix ans plus tôt.

4 commentaires:

  1. effrayant... cette volonté de survie pour aller donner la mort et en finir avec elle-même... mais j'espère un revirement ... @ la semaine prochaine avec le mot herboristerie, pas facile mais cela oblige à faire marcher les neurones

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  2. Hou ! Eiluned qui se met au "noir", ça te va bien et ton texte nous tient ! Une suite serait bienvenue... Que va-t-elle aller chercher à l'herboristerie ? De la digitaline ?^^

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  3. 32 Octobre, oui pas facile du tout, mais je suis sûre que tu vas te surpasser ;)

    Asphodèle : Merci ! La digitaline, pourquoi pas, mais mon Elaë est un peu plus directe dans ses manières ;)

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  4. Bon je suis de retour lundi prochain promis, surtout avec le mot herboristerie qui m'inspire beaucoup :)
    Sinon ton héroïne est fascinante !

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