samedi 18 juin 2011

Le goût des pépins de pomme de Katarina Hagena.


J'ai ouvert ce livre, l'ai commencé, et ne l'ai refermé qu'après l'épilogue. Chez moi, c'est plutôt une bonne chose.

J'étais morose avant de lire ce livre, dans ce genre d'humeur que j'ai parfois, sans doute due à trop de lecture de mon ami Pessoa, qui s'il écrit si bien, a le don de me donner le cafard.

A la fin, je n'ai eu qu'une envie, c'est de courir chez mes grands parents, et de faire de la confiture avec ma grand mère. Ce n'est pas possible, Bordeaux est si loin de chez eux, et me voilà un peu nostalgique, du coup.

Enfin, revenons au sujet qui nous intéresse réellement, le roman.

La narratrice Iris (que j'aime ce prénom!), hérite de la maison familiale après la mort de sa grand mère maternelle, malgré le fait que ses tantes et sa mère soient encore en vie. Après l'enterrement, elle s'attarde un peu là bas, et se demande si oui ou non, elle va garder cette maison dont elle n'a pas vraiment l'utilité, et malgré le fait qu'elle ne comprenne pas pourquoi sa grand mère lui en a fait legs.

En redécouvrant la maison, elle redécouvre aussi ses souvenirs. Peu à peu, elle reprend possession des lieux, s'interroge, renoue avec des sensations, des odeurs, des visions du passé. Elle revêt, ainsi qu'elle le faisait durant son enfance, les robes de ses tantes et de sa mère, vestiges d'une histoire, de la robe de bal de l'une aux vêtements colorés de l'autre.

Au fil des pages, apparaît une famille assez complexe, avec des secrets bien enfouis, qui ont marqué Iris. Elle replonge petit à petit dans ses souvenirs de gamine, et la proximité de Max, le frère d'une de ses amies de l'époque, l'oblige à se souvenir d'un drame. La mort de sa cousine Rosemarie.


Les morceaux de récits s'entrecroisent, et la vie de cette famille allemande se tisse petit à petit, pas entièrement, on ne sait pas tout, on devine quelques petites choses, on imagine d'autres.On découvre la mère de la narratrice, la préférée de son père, mais aussi sa tante la très belle Inga qui fascine toujours les hommes, et la dernière soeur, brisée par la mort de fille Rosemarie, qui s'est réfugiée dans ses croyances pour oublier.

Il y a quelque chose de très vrai dans ce livre, dans cette histoire qui est douce amère. Pas de happy end, pas de vision manichéenne de la vie, non, un récit qui sonne juste. On ressort un peu nostalgique de la lecture, on pense à notre famille à nous, à ses secrets, ses petites histoires, ses zones d'ombre. A nos souvenirs d'enfant, à nos madeleine de Proust.

Je regretterais quelques longueurs qui parfois plombent un peu la narration, malgré le peu d'épaisseur de ce tome. Aussi, ce n'est pas tout à fait un coup de cœur. Mais néanmoins, la galerie de personnages est vraiment très intéressante, et pour tout le reste, c'est une très jolie lecture. (ah et puis il y a Max... )

6 commentaires:

  1. "(ah et puis il y a Max... )" Eiluned, cette toute petite phrase entre parenthèses me donne envie de lire ce livre.

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  2. Syl : Haha, je me doutais bien que ça donnerait envie à quelqu'un ^^
    Max, c'est quelque chose !

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  3. J'ai bien apprécié ce livre même si j'avoue avoir eu du mal au début du livre.

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  4. Aymeline: C'est vrai que le début est peut être un poil longuet...

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  5. J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce livre. On me l'avait prêté mais j'ai tellement aimé que je pense me l'offrir en poche, un de ces jours...

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  6. Très beau billet pour un livre qui m'attend sur ma PAL et que j'ai très envie de lire... Coup de coeur aussi pour ton blog qui passe direct dans mes favoris
    Je te souhaite un bel été

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