jeudi 5 juillet 2012

Ces gens qui vous passent le flambeau...


Pourquoi devient-on lecteur? C'est rarement par hasard, et toujours, du moins presque, grâce à quelqu'un. Ou à cause... La personne qui nous a offert notre premier livre, qui nous en a prêté un, ce magicien qui sans le savoir sûrement, nous a ouvert la porte d'un autre monde.
Ils ont jalonné ma vie ces gens là, sans le savoir, sans que vraiment parfois je les en remercie, si ce n'est silencieusement, après avoir fermé un livre, ou au détour d'une conversation.

Parfois, sans le faire exprès, d'un petit geste, on fait naître une passion. Dévorante chez moi, quand il s'agit de la lecture. Les livres sont la vie. Je ne vois pas d'autre façon de le dire. Autant que l'oxygène, lire est comme une obligation pour aller bien.

On ne naît pas lecteur donc, on le devient. Il ne suffit pas de l'apprentissage parfois difficile de consonnes et voyelles amoureusement collés pour former des mots, non c'est plus subtil. Pour devenir lecteur, il faut que quelqu'un nous tende la main.
Une institutrice, un parent, un grand père aimant, une bibliothécaire, une amie, ou même parfois, un inconnu, qui a l'air si plongé dans son livre, que l'on veut savoir pourquoi.

Dans mon cas, les causes et les coupables sont multiples. Le terreau familial, de ma mère, qui ne peut s'endormir sans lire, à mes grands parents, dont les bibliothèques dispersées dans la maison familiale m'ont fourni un terrain de jeu sans cesse renouvelé. Ah le bonheur de lire des tintin dans un vieux rocking chair, chauffée par le soleil de la véranda. Le plaisir de découvrir un Agatha Christie encore inconnu, et d'oublier que demain il faudra se lever. La joie d'aller au bibliobus, et de pouvoir choisir, plaisir suprême, des livres à lire sur la plage en vacances, grâce à un papi ou une mamie complice.
Mon parrain également, a su m'ouvrir des portes. De Dumas à Franck Herbert, jusqu'à aujourd'hui, en continuant de me parler de ce qu'il lit. C'est une conversation très habituelle chez nous. Que lis-tu en ce moment? On se raconte, on se donne envie, on se prête, on s'étonne d'avoir lu parfois, presque en même temps, sans le savoir, le même livre.

Et à l'évocation d'un livre, maintenant, on peut dire à notre tour qu'on l'a lu, et que "tu vas voir, tu vas te régaler."
Nous aussi maintenant, nous sommes passeurs de livres. Enfants rêveurs devenus adultes, les lecteurs sont de formidables partageurs de magie. Quoi de plus beau que d'offrir des heures d'évasion, contenues dans un objet si innocent à première vue.

Jamais je ne me lasserais de cette magie.

Alors merci.

4 commentaires:

  1. très beau texte, tu as bien raison de rendre hommage à toutes ces personnes qui ont su nous faire aimer lire :)

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  2. Ton texte rejoint celui que j'ai écrit avant-hier, mais j'y parlais aussi de l'écriture, tu fais bien d'insister sur ceux qui "passent" le flambeau et...le virus ! En ce qui me concerne personne ne m'a conseillée, je suis tombée dedans et n'ai plus voulu en sortir !!!^^

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  3. C'est un joli texte que tu as écrit là... j'ai souvent pensé à ça, à ce qui m'a amenée à aimer autant la lecture... les causes sont multiples, mais c'est surtout mon père qui joue un grand rôle dans cette découverte de l'univers merveilleux du livre.

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  4. Je découvre ton blog et viens de lire cet adorable billet. Le sujet et ton style me touchent énormément. Merci de nous avoir fait partager cela, et restons des "passeurs de livres", comme tu le dis si bien...

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