lundi 5 décembre 2011

Alabama song, de Gilles Leroy.

"Il en est qui se cachent pour voler, pour tuer, pour trahir, pour aimer, pour jouir. Moi j'ai dû me cacher pour écrire. J'avais vingt ans à peine que déjà je tombai sous l'emprise _l'empire_ d'un homme à peine plus vieux que moi qui voulait décider de ma vie et s'y prit très mal. "

Je crois que je n'aurais sans doute pas lu ce livre si je n'avais pas eu envie d'encourager mon cher et tendre dans sa première lecture commune...
Et cela aurait été bien dommage.

Avec Gilles Leroy, nous partons sur les traces de sa Zelda, d'abord Zelda Sayre, puis Zelda Fitzgerald. L'auteur nous le dit lui même, il a inventé des éléments, déduit, façonné. C'est sa vision de cette femme qu'il livre brillamment ici.
Une belle du Sud, extravagante, se perdant déjà dans quelques frasques alors qu'elle n'a pas encore quitté le cocon familial. Son père est juge, sa mère est une ancienne beauté, et elle la petite dernière, surveillée, mais pas trop, car que pourrait-il arriver à la fille d'un juge?
C'est sa rencontre avec Scott Fitzgerald qui marque le tournant de sa vie, et son existence va petit à petit se déliter, de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle sombre, et finisse sa vie internée.

Comment décrire ce roman? L'histoire est pourtant triste, mais les mots de l'auteur sont si beaux, si poétiques, et découlent si simplement, en touches de lumière, qu'on ne peut que se sentir baigné d'une espèce de grâce littéraire comme on en rencontre peu. Finalement on ne réfléchit pas à la possibilité ou non que ce soit la vraie Zelda dont on nous parle, qu'elle soit fantasmée ou pas, non, nous sommes accrochés, happés, au fil de cette vie si difficile, mais si tourbillonnante, éclatante, et nous aimons cette femme que l'on nous décrit. Et même si c'est à travers ces errements que nous découvrons Zelda, il n'en reste pas que ce fut sans nul doute, une femme exceptionnelle.

Il ne me reste plus qu'à lire d'autres ouvrages sur elle, pour faire la part des choses, et pour comprendre un peu mieux sa relation avec son mari, qui a un peu dans ce livre tous les torts. La vraie histoire doit être plus complexe.

C'était donc une lecture commune avec Blodhorn, et Syl

10 commentaires:

  1. Déjà ! Tu viens à peine de terminer le livre !
    Zelda est un personnage de roman ! Nous lirons les correspondances d'elle et Scott la prochaine fois ?

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  2. Irrégulière : Ah oui, je te le conseille !

    Syl : Oui, j'écris mes billets dans la foulée, sinon j'oublie tout !
    Oui bonne idée les correspondances, je vais voir si ma biblio a ça, la prochaine fois que j'irais !

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  3. Blod': Je n'ai jamais dit le contraire. Par contre Asimov attendra. Longtemps.

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  4. Poésie ? C'est ce qui manque le plus dans cette bio romancée : je trouve que c'est très racoleur comme écriture...
    PS : Merci pour cette nouvelle couleur, on arrive beaucoup mieux à lire !

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  5. Maggie : Ah bon? Je n'ai pas trouvé du tout. J'ai beaucoup aimé certaines phrases, formules, certains instants...
    (et avec plaisir pour la couleur !)

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  6. Ce livre nous transporte ailleurs...et c'est le but premier de la littérature non ? Blodhorn a raison de faire un comparatif de Tendre est la nuit et de Zelda de Tournier car si Zelda remet les pendules à l'heure (snifff), il est aussi le making-off de Tendre est la nuit et rien que poour ça il vaut le détour ! C'est moins enlevé que Gilles Leroy car moins romancé (basé sur leur correspondance) mais on se dit qu'on ne saura jamais vraiment TOUT ...

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  7. Asphodèle : Complètement ! J'aime partir de chez moi grâce aux mots...
    Je suis en tout cas fascinée par le couple, et je lirais d'autres choses à ce sujet, c'est sûr !

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  8. Je me souviens avoir lu ce livre. L'auteur prenait nettement partie pour Zelda et je crois me souvenir que Fitzgerald y paraissait très antipathique.

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  9. Claudialucia : Complètement ! C'est pour ça que je tenterais de lire d'autres livres sur la relation Zelda/ Fitzgerald, parce que là, le parti était clairement pris !

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